Philosophie du grec philo Sophia : amour de la sagesse
Par Danièle Viguier- Duvivier
Les enfants… des philosophes
Depuis vingt ans je suis persuadée, par expérience, que les enfants dès l’âge de 5 ans environ sont capables de philosopher: dès que l’on aborde l’observation de la vie, les enfants se posent des questions et réfléchissent, si on les guide, avec beaucoup de discernement.
Ne serait-ce pas à la période sensible du besoin religieux ? De la spiritualité ?
La philosophie, c’est : s’interroger sur le sens des choses
Suivant l’âge de l’enfant la discussion sera plus ou moins guidée par l’adulte en l’aidant à se questionner sans vouloir apporter une réponse définitive.
Lorsque j’ai engagé ce genre de discussion c’était à la faveur d’un événement particulier par exemple la mort d’un animal familier ou d’un grand parent, la « leçon » sur le vivant, non vivant, les dinosaures et l’apparition des êtres vivants, un livre, une relation conflictuelle …
Je n’ai jamais instauré un temps régulier hebdomadaire, trimestriel…comme on le voit dans certaines classes « c’est l’heure de la philosophie » car je l’ai toujours dans un coin de ma tête et profite de la moindre occasion pour « parler ».
Il existe « le café des enfants philosophes » à Tours: C’est un lieu où l’on apprend à parler avec les autres et où réciproquement la prise en compte de la parole de l’autre est primordiale, mais aussi un lieu où l’on se doit de faire l’effort pour se faire comprendre et se comprendre soi-même en s’efforçant de clarifier le plus possible ses idées.
En ce sens nous pouvons dire que lors des séances les enfants s’initient à la réflexion et à la construction d’une pensée, non pas en solitaire mais en communauté de recherche (Mathew Lipman).
Petit à petit se construit une pensée de plus en plus autonome. Les enfants comprennent qu’ils peuvent faire eux-mêmes des choix, que leur destin, individuel et collectif, est en quelque sorte entre leurs mains.
Les enfants sont d’âges mélangés …. sans commentaire!
Questionnement et développement de la Liberté
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Là encore « suivons l’enfant » et il nous apprend beaucoup: « philosopher, c’est apprendre à mieux penser« .
« Comme on apprend à marcher en marchant, on apprend à penser en pensant ».
Permettre à l’enfant à penser par lui-même et pour lui-même, avec les autres, à l’intérieur de petits groupes où l’accent n’est pas mis sur le savoir et la réponse à tout prix, mais sur le questionnement : voilà la classe de philosophie idéale pour les enfants du primaire, selon Michel Sasseville.
C’est la discipline par excellence permettant d’accéder à la liberté.
Enseignement et matériel pédagogique
La matériel pédagogique utilisé pour les ateliers philosophique est regroupé dans la « Pochette pour les Besoins de l’Homme ».
Il comprend :
- la Philosophie : cartes de lecture, images, définitions
- les différents courants de philosophie: orientale et occidentale, anciennes et récentes
- Quelques biographies: Pythagore, Aristote, Socrate, Hypatia, A. Einstein
- Quelques extraits d' »Education et Paix » de Maria Montessori
L’Education et la Paix
Ces réflexions parues dans « Communications» revue de l’Association Montessori internationale en septembre 1985 (traduit par J. Oudin)
- la paix n’est ni accalmie, ni absence de guerre.
Elle est la condition naturelle qui existe quand toutes les choses, animées et inanimées sont en équilibre.
- Collaboration, coopération et altruisme sont les matériaux qui construisent la paix.
Ils sont inhérents à la création et à la vie sur la terre mais l’esprit humain a déformé le plan de la nature en essayant de se placer au-delà de la loi universelle.
Il en résulte que nous n’avons jamais été plus près de nous détruire nous-mêmes et de disparaître de notre planète.
- Etablir une paix durable relève de l’éducation, tout ce que la politique peut faire est de nous maintenir hors de la guerre.
– Rien ne peut se réaliser dans le monde de l’adulte qui n’ait d’abord été réalisé dans le monde de l’enfant.
– Quelles valeurs transmettons-nous à nos enfants? Les éduquons-nous à la collaboration, à la coopération et à l’altruisme vécu dans la réciprocité?
La réponse est que nous ne le faisons pas!
Au lieu de cela, nos institutions éducatives enseignent la compétition plutôt que la coopération, gagner plutôt que négocier, le conformisme plutôt que l’expression individuelle, volonté, juger plutôt que de respecter la liberté des autres.
La structure et la force de l’éducation ont besoin de réformes.
Non pas plus de discipline ni d’horaires plus chargés mais de reconstruction morale et spirituelle.
Maria Montessori : Education et paix
