Maria Montessori met en évidence l’importance « des périodes sensibles » chez l’enfant.
Ce sont les recherches du Hollandais H. De Vries sur les mutations qui la mirent sur la voie de cette découverte. On savait déjà que le développement de l’enfant se fait par étapes qui se succèdent dans un ordre rigoureux et au cours desquelles tout l’organisme de l’enfant est « tendu » vers une acquisition précise. M. Montessori pressentit et prouva que ces périodes sensibles n’existaient pas uniquement sur le plan du développement physique de l’enfant mais aussi au niveau de son développement intellectuel. Elle montra combien il est important de savoir reconnaître ces périodes sensibles, et elle insista sur le fait que l’apparition d’un obstacle extérieur peut empêcher l’acquisition de se faire, et porter, comme tel, une blessure à la personnalité de l’enfantDepuis neuropsychiatre et psychologues se sont penchés sur ces problèmes et ont mis en lumière les conséquences graves d’une mutilation de la personne humaine au cour de la petite enfance ; mais c’est bien M. Montessori qui la première attira l’attention sur l’importance de cette petite enfance, bien souvent déterminante pour la vie entière de l’individu.
La période sensible de l’ordre
La période sensible de l’ordre est étroitement liée à l’acquisition de la sécurité de base. Dès sa naissance, l’enfant a besoin de points de référence dans l’environnement. L’ordre qu’il va trouver à l’extérieur sous-tend la construction de sa sécurité et au-delà de son identité.
Dans la classe primaire : il entre dans une période où l’ordre mental prend de plus en plus de place. C’est la raison pour laquelle le matériel ne sera pas rangé en fonction de sa taille, mais plutôt en fonction de la difficulté intellectuelle qu’il présente.
Dès les premiers jours, l’enfant se fera expliquer où et comment est rangé le matériel. Ainsi, sa tendance pour l’orientation sera encouragée.
La période sensible du mouvement
Elle commence dans l’utérus maternel, se développe entre 0 et 3 ans puis entre dans la phase de perfectionnement du mouvement volontaire après trois ans.
La période sensible du raffinement sensoriel
In utero, l’enfant vit des expériences sensorielles : auditives, gustatives, kinesthésiques. A la naissance, mère et enfant vont se rencontrer sensoriellement (voix, odeur, toucher, regard). Les expériences sensorielles permettent à l’enfant de se constituer des points de repère.
Le développement et le raffinement des sens dépendent ensuite de la richesse sensorielle de l’environnement et de l’ordre sur lequel est fondé cet environnement.
La période sensible du langage
L’enfant absorbe le langage dès la vie utérine. Il va effectuer un long travail intérieur avant de pouvoir produire des sons, des mots, des phrases, exprimer ses pensées.
Vers deux ans, l’enfant traverse une période de véritable explosion du langage : il n’est jamais rassasié de mots.
De nombreux livres, comptines, images de vocabulaire, sujets en miniature (par exemple les animaux d’Afrique,….) alimente cette soif de mots.
Dans la classe primaire : Savoir s’exprimer est primordial. Voilà pourquoi il faut donner à l’enfant la possibilité de parler afin qu’il puisse enrichir son vocabulaire et faire part de ses explorations. Pour pouvoir progresser, il est important qu’il entende un langage approprié, structuré et avec un niveau de vocabulaire élevé.
La période sensible du comportement social
Pour vivre, le petit de l’homme a besoin de la présence d’autres humains. A la maison des enfants, il va rencontrer différentes personnes : enfants et adultes. De la même façon qu’il explore l’ambiance matérielle mise à sa disposition, il va explorer l’ambiance humaine et faire ses premiers pas vers l’entrée dans sa culture.
Cette période se poursuivra dans la classe élémentaire avec le besoin de « travailler avec l’autre ».